Résumé
Fernand Deligny a développé une pensée novatrice dans le travail avec les enfants autistes, fondée sur quatre piliers : l’adaptation de l’espace, les cartes dessinées dans un processus d’essai-erreur, l’écriture qui reflète l’expérience vécue et les images filmées qui documentent cette coexistence. Rejetant les approches institutionnelles traditionnelles, Deligny crée une « archi-texture » qui entrelace ces éléments, respectant l’énigme de ce qui ne peut être pensé ou nommé. Les cartes et les films créés dans cette tentative cartographient les parcours non verbaux des enfants, évitant de classifier leurs comportements, utilisant l’infinitif pour ne pas imposer une notion de sujet, permettant ainsi de documenter comment les enfants qui n’ont pas accès au langage créent un monde propre, distinct de celui des adultes, et comment ces derniers peuvent s’y intégrer sans imposer leur logique. Les lettres révèlent un espace d’interaction qui transcende le langage, privilégiant le sensoriel et le matériel. L’originalité de Deligny est de privilégier l’action sur la théorie, générant une anthropologie politique qui remet en cause la psychiatrie et la psychanalyse. Son approche non discursive utilise des cartes et des tracés pour enregistrer l’interaction avec les personnes autistes en tant que présences singulières, explorant une vie partagée qui défie les normes sociales.
Mots-Clés : cartographie | espaces de vie | autisme | image | Agir | langage | Politique | Commun | Anthropologie | Deligny
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