Résumé
L’article explique comment l’exploration d’une « errance créative » inspirée par les idées de Fernand Deligny a permis de développer des approches qui parviennent à dépasser la simple inclusion dans des situations cliniques extrêmes. Le texte nous invite à analyser l’œuvre de Deligny, complexe et encore peu explorée, surtout en espagnol, et sa pertinence pour penser la pratique clinique contemporaine. Au lieu de se concentrer sur les diagnostics, Deligny valorise la présence et l’écoute, cherchant à établir une résonance harmonieuse avec ceux qui sont exclus et doivent vivre aux marges de la société. Le texte critique la tendance à une institutionnalisation excessive des soins, qui transforme les structures généralistes en services spécialisés, souvent plus préoccupés par les problèmes de gestion que par la souffrance, ce qui finit par exclure ceux qui n’entrent pas dans une catégorie spécifique. La notion de « commun », fondamentale dans la pensée de Deligny, et son rapport à l’éducation et aux institutions, est abordée en soulignant l’importance du réseau cévenol, projet d’accueil d’enfants atteints d’autisme profond. La notion de réseau, qu’il oppose à l’institutionnalisation rigide, propose une approche qui reconnaît la précarité et la fugacité de l’expérience humaine, et la nécessité de reconnaître et de capturer cette expérience partagée à travers le développement de réseaux cartographiques ou d’images en mouvement : l’objectif est de documenter les mouvements des enfants autistes, en créant une carte des interactions qui révèle la nature instable et ouverte du réseau. Le réseau est conçu comme un outil empirique et flexible, destiné à capturer et à organiser l’expérience sans imposer un ordre extérieur.
Mots-Clés : Errance | Cartographie | Réseau | Humain/Déshumain | Inclusion/Exclusion | Institutionnalisation | Autisme | Accueil
Versión en español
Abstract English Version